Du rôle et de la place
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Le rôle du secteur
indépendant Art & Essai est essentiel pour le cinéma français : Ce sont d’abord les cinémas indépendants d’Art & Essai qui font découvrir les films des nouveaux réalisateurs. Grâce à eux, aujourd’hui, Jacques Audiard, Robert Guédiguian, Benoît Jacquot, François Ozon, Olivier Assayas ( pour ne citer qu’eux) …accèdent à tous les écrans et à un plus large public. Ce sont eux, les cinémas indépendants d’Art & Essai qui ont montré les films de Jacques Rivette et Jean-François Moutout, Abdelatif Kechiche, les frères Larrieu, Raoul Ruiz, Philippe Garrel etc., mais aussi les oeuvres des cinéastes étrangers comme Pedro Almodovar, Wong Kar Waï, Takeshi Kitano, Ken Loach les frères Dardenne ou Ingmar Bergman, c’est à dire les plus grands. Sans cinémas indépendants, le renouvellement des cinéastes ne peut se faire, et les distributeurs et producteurs courageux pour qui le cinéma est un art avant d’être une industrie perdront le relais naturel de nos salles et ils disparaîtront. Les salles indépendantes Art & Essai sont le poumon du cinéma français Choisir d’aller voir les films dans les salles Art & Essai indépendantes, c’est choisir de faire exister le cinéma Art & Essai de demain, celui que vous aimez et qui place sa confiance en vous : Le cinéma qui n’a pas spécialement besoin de pop-corn pour faire avaler le goût fade des films fabriqués en série. Il y aura de nouveaux Poirier, Guédiguian, Assayas, Kahn, Rouän, Ferreira-Barbosa ou Larrieu… demain, si vous fréquentez et donc soutenez les salles indépendantes Art & Essai. Les salles indépendantes Art & Essai sont les garanties de la diversité culturelle
C’est un cinéma qui choisit ses films ; il projette les essais, les films qui ont un intérêt esthétique ou sociologique, les films des cinématographies étrangères laissées pour compte par les circuits. Il pratique une politique de communication régulière et de formation du spectateur par ses publications, l’affichage des critiques, son travail avec des partenariats culturels variés : associations, centres sociaux, théâtres, universités, écoles & lycées, conservatoires, écoles des beaux-arts , MJC … etc. et au travers des dispositifs d’éducation des jeunes spectateurs : Ecole et Cinéma , Collège au Cinéma, Lycéens au Cinéma. Il organise des animations dans son cinéma : débats avec des réalisateurs, scénaristes et acteurs ou présence régulière des animateurs de la salle pour un véritable échange avec leurs cinéphiles. Il met en oeuvre une réelle politique de tarifs afin de favoriser la fidélisation de ses spectateurs. Bref, il entretient avec ses spectateurs une réelle histoire d’amour. Il y a là un respect réciproque : une confiance des spectateurs dans les films proposés, une confiance de la salle dans la curiosité et la fidélité des spectateurs.
Un multiplexe s’apparente aux hypermarchés de façon à favoriser la consommation du client. Aller au cinéma au multiplexe c’est d’abord faire une sortie, choisir d’aller au multiplexe c’est choisir les seuls films proposés par le multiplexe c’est à dire éliminer 50% des films possibles sur la zone urbaine. On l’aura compris : Le cinéma est un accessoire. L’objectif c’est le business. Les multiplexes montrent en priorité du cinéma standard, américain le plus souvent, essentiellement des films très médiatisés, supportés par d’énormes campagnes de publicité. Les multiplexes visent une concentration de l’exploitation cinématographique au détriment du secteur indépendant. Aujourd’hui les multiplexes représentent plus de 45 % des entrées en France. Les multiplexes ne sont jamais dans la découverte et les risques. Sans les salles indépendantes qui ont montré « L’esquive » et « Quand la mer monte » le palmarès des Césars eût été tout autre. La loi qui régit l’implantation des multiplexes se trouve dans le cadre de la loi Royer (la même que pour les grandes surfaces alimentaires) et repose donc sur des enjeux purement commerciaux. Au-delà de 300 places, les commissions départementales d’équipement cinématographique (CDEC) sous autorité préfectorale doivent donner leur aval pour délivrer de nouveaux permis de construire. Dans les faits, le passage en CDEC ne régule pas ces implantations. Tandis que l’organisation de tutelle du Cinéma respecte une parité entre les professionnels et l’administration, les décisions des CDEC relèvent uniquement des élus locaux, des Chambres de Commerce et des représentants d’associations de consommateurs. L’absence de critères objectifs, le manque de transparence des débats et des décisions ne peut que nuire à l’intérêt des exploitants indépendants et donc du Cinéma que nous défendons et que vous aimez. Il y a toutefois quelques exceptions parmi les multiplexes développés par des exploitants indépendants qui font cohabiter avec bonheur cinéma généraliste et cinéma Art & Essai. La vie d’un film A la base, se
trouve le producteur, à l’autre bout, la salle de cinéma, et, aujourd’hui en
bout de course le maillon fondamental vidéo /DVD très rentable
économiquement, puis les télévisions. La rémunération du cinéma passe par le partage de la recette finale acquittée par les spectateur au travers de l'achat d'une place de cinéma. La part de l’exploitation : sert à couvrir tous les frais d’une salle de cinéma (loyer, salaires, matériel, animations et promotion, maintenance, entretien, charges diverses, modernisations régulières…) .. La part de la distribution correspond aux frais de sortie du film (tirage et circulation des copies, publicité). A titre d’exemple, le sous-titrage laser d’un film coûte 1300 € par copie. .. La part de la production paye la fabrication du film : elle est partagée entre le producteur et les ayants-droits. .. La TSA (Taxe Spéciale Additionnelle) incluse dans le prix du billet alimente un compte de soutien financier, géré par le CNC, qui sert à aider le cinéma : les aides publiques et subventions versées (avance sur recette, aides à la distribution, à la rénovation des salles) ne sont en effet pas financées par le contribuable (l’impôt) mais par le spectateur (la TSA). .. la SACEM (Société des Auteurs Compositeurs et Editeurs de Musique) reverse sa part aux auteurs. La TVA : La recette, pour un billet d’entrée vendu à 6 euros, se répartit de la manière suivante : SACEM 0.06/ TSA 0.65 /TVA 0.31 / DISTRIBUTEURS-PRODUCTEURS 2.49 / EXPLOITANT 2.49 C’est donc grâce à cette répartition que l’ économie du cinéma peut exister ; Les ventes de confiseries, de boissons, ou de jeux vidéos ne participent pas à cette économie générale du cinéma. Elles rapportent uniquement aux salles qui en vendent . A
propos du prix des places :
Vous savez presque tout sur l’économie du Cinéma, & sur les risques du Tout Consommation.
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Allo Ciné
Archives Gaumont Pathé
http://gaumontpathearchives.com/
Bibliothèque du Film
http://www.bifi.fr/public/index.php
CNC
http://www.cnc.fr/Site/Template/Accueil.aspx?SELECTID=614&id=1&t=3
Critikat
Film France
http://www.filmfrance.net/fr/index.cfm
Fédération Nationale des Cinémas français
http://www.fncf.org/web/index.php?id_cat=1&lang=lang1
La Cinémathèque
http://www.cinematheque.fr/fr/51-rue-de-bercy/lacinematheque.html
Le film français
http://blog.lefilmfrancais.com/
Les Cahiers du Cinéma
http://www.cahiersducinema.com/
Les fiches du Cinéma
http://www.fichesducinema.com/spip/rubrique.php3?id_rubrique=4
Europa film treasures
http://www.europafilmtreasures.fr/
Le Bar des Amis est ouvert depuis mai 2008.
Il vous est proposé (pour une somme modique) :
- du café et du thé issus du Commerce Equitable (merci à l'Association Artisans du Monde du Calaisis), http://www.artisansdumonde.org/,
du chocolat, de la chicorée...
- du jus de pommes Natur'Pom (merci Mr Tronet)
http://www.naturpom.com/
- des limonades "La Gosse" de toutes les couleurs...
La Gazette de l'Alhambra parait toutes les 4 à 5 semaines et présente l'ensemble de la programmation.
Diffusée à 25 000 exemplaires, sa distribution est confiée:
Si vous voulez faire partie de cette équipe de joyeux drilles, appelez nous!
Le lien ci-dessous vous donne une idée des secteurs et lieux déjà "couverts".
Des dizaines d'autres lieux de dépot peuvent exister.
Nous comptons sur vous !!!!!!!
De très belles soirées en perspective à l'ALHAMBRA en aout et
septembre :
Notez dès maintenant sur vos tablettes :
Dans le cadre de l'opération Ciné Sun
(du 24 au
31 août, toutes les séances à 4 euros)
Avant première de" Léonora",
Pablo Trapero, le dimanche 24 aout, 18h30
Avant première du "Silence de
Lorna" luc et Jean Pierre Dardenne, le lundi 25 aout, 20h30
Avant première de" Be happy",
Mike Leigh, le mardi 26 aout 20h.30
Avant première de "Comme une étoile dans la
Nuit", René Féret, le jeudi 28 aout, 20h30
En présence de l'équipe du film (René Féret,
Salomé Stévenin, Nicolas Giraud)
A noter qu'il s'agit du premier film soutenu par l'association ISF
(Indépendants, solidaires, fédérés) dont l'Alhambra est membre.
Avant première de "Tokyo" , M.
Gondry, L. Carax, JH Bong, le samedi 30 aout, 20h10
Avant première de "Cherry
Blossom", Doris Dörrie, le dimanche 31 aout, 18h
Avec l'aide et le soutien de
"l'Association des Amis de l'Alhambra" :
Soirée Anniversaire (notre
cinéma fête ses 3 ans !!!), le samedi 13 septembre
On vous en dit plus dans quelques jours.....
Rendez vous Bobines Citoyennes
: Les Amis de l'Alhambra invitent l'association
RESF, le vendredi 26 septembre
Toutes les infos dans la gazette qui sortira fin aout.
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LE MONDE | 28.07.08 |
Il incarnait l'Egypte comme Satyajit Ray incarna l'Inde ou Sembene Ousmane l'Afrique. On le considérait comme la conscience cinématographique du monde arabe. Youssef Chahine, dit "Jo", lutin malicieux et polémiste enflammé, sourd comme un pot et fumant comme un pompier, est mort dimanche 27 juillet, à l'âge de 82 ans, après avoir passé six semaines dans le coma à la suite d'une hémorragie cérébrale. Il s'est éteint à l'hôpital militaire de Maadi, dans la banlieue du Caire.
Né en 1926 à Alexandrie, cet Oriental jovial, amateur de vin blanc, qui, dans les grandes occasions, égayait son smoking d'un énorme nœud papillon jaune canari, hérita d'un fourbi familial multilingue : chrétien non maronite par ses grands-parents paternels libanais, grec par son grand-père maternel, syrien par sa grand-mère maternelle, plaideur d'instinct par son père avocat. Alexandrie, la ville d'enfance, carrefour de cultures, est la plaque tournante de sa vie et de son œuvre. Il lui consacra une trilogie autobiographique, commencée à la suite d'une opération à cœur ouvert, en 1977, dont il était sorti ragaillardi : "Je n'ai jamais eu peur de la mort, je ne l'ai jamais entendue venir. La seule chose qui m'effraye, ce sont les fanatiques." Film polyphonique, Alexandrie pourquoi? (1978) rend hommage à ces romances orientales à deux sous qui bercèrent son jeune âge, autant qu'aux comédies musicales américaines des années 1930 et 1940 qui le firent rêver. Cet hymne à l'art est aussi un hymne à la paix, un éloge de l'amour et de l'éclosion des sens, l'épanouissement des corps, une mise en cause de tout ce qui attise les intolérances : la crispation sociale, politique, ethnique, sexuelle. Il fête l'union entre deux hommes, entre un Arabe et une Juive, entre un pauvre et une bourgeoise Rythmé par la voix envoûtante d'Oum Kalsoum, Alexandrie encore et toujours (1990) plonge à nouveau dans les songes du cinéaste, ses engagements artistiques et ses élans amoureux. Sautant du gag au clin d'œil, en passant par la nostalgie, il y sublime sa passion pour son acteur fétiche par un cocktail kitsch : confession teintée de dérision, comédie musicale, péplum, dessin animé, documentaire social. Alexandrie… New York (2004) met en scène sa jeunesse aux Etats-Unis, lorsqu'il partit à 17 ans apprendre le métier d'acteur dans un institut d'art dramatique de Los Angeles, avec l'ambition de jouer Hamlet.
A ce triptyque, il convient d'adjoindre La Mémoire (1982), où l'évocation de son passage au bloc chirurgical sert de prétexte à une remontée dans le temps : autopsie d'un gamin chaplinesque, d'un jeune homme shakespearien, sursaut d'un corps refusant de rendre l'âme, litanie de refus, celui d'abdiquer de faire des films, ceux ressentis devant certaines décisions du régime de Nasser, la défaite de son peuple lors de la guerre des Six-Jours ou le comportement d'Israël au Liban.
FÉRU D'ARABESQUE ET DE DIVERTISSEMENT SUBVERSIF
Revenu, donc, en Egypte en 1948 après ses apprentissages américains, Youssef Chahine réalise son premier film en 1950 (Bapâ Amîne) – "Je n'étais qu'un gamin avec de grandes oreilles, comment a-t-on pu me faire confiance?" – et enchaîne les œuvres alimentaires, d'où surnagent Les Eaux noires (1956), premier film arabe à évoquer la vie ouvrière. Mélange de néoréalisme et de baroque, son premier film d'auteur s'appelle Gare Centrale (1958) : il y interprète lui-même un vendeur de journaux, infirme et schizophrène, devenu criminel, dans un mélo où la misère, les luttes syndicales, les symptômes sociaux sont accouplés avec cette autre obsession du cinéaste qu'est le fétichisme, le regard voyeur sur un corps convoité. Car le héros, ce Quasimodo à pulsion scopique, est amoureux d'une beauté torride qui lui préfère l'Apollon du quartier.
Après Saladin (1963), péplum nationaliste, Un jour, le Nil (1964), coproduction égypto-soviétique conforme aux modèles de réalisme socialiste et renié par le cinéaste, La Terre (1969), récit d'une révolte paysanne contre un bey à l'époque féodale, Le Moineau (1972, mais bloqué deux ans par la censure) analyse la débâcle de l'armée égyptienne durant la guerre des Six-Jours en 1967 : gangrène, corruption, mensonge rongeant les hautes sphères du pouvoir, pourrissement de l'Etat par les affairistes.
Chahine poursuit sa fresque sur l'Egypte de Nasser avec L'Aube d'un jour nouveau (1974), radiographie sociale très critique de son pays, et Le Retour de l'enfant prodigue (1976), film iconoclaste où il prend le parti du fils prodigue en question, déserteur saltimbanque, garant d'une résistance aux extrémismes et aux compromissions.
En 1985, Adieu Bonaparte retrace en parallèle la conquête de l'Egypte par le conquérant français (que Patrice Chéreau campe comme un homme ridicule), et les divergences entre trois frères, l'un persuadé que les troupes étrangères menacent l'islam, l'autre idéaliste naïf et le troisième adepte du métissage, de l'entente entre les races. L'année suivante, il offre un rôle superbe à la chanteuse Dalida, native du Caire, dans Le Sixième Jour, mélodrame sur fond d'épidémie de choléra situé en 1948 et inspiré d'un roman d'Andrée Chedid. Cette parabole sur la survie interroge l'époque actuelle (les conflits créés par la création d'Israël) à travers la question palestinienne et la présence britannique.
Youssef Chahine a des démêlés avec les islamistes fanatiques à cause de L'Emigré (1994), portrait trivial, à peine déguisé, du prophète de l'Ancien Testament Joseph, et apologie des penseurs en quête de leur épanouissement personnel, qui s'enrichissent de la culture des autres. Défiant la fatwa de l'université Al-Azhar, sourcilleuse gardienne de l'orthodoxie musulmane, le film lui vaut un long procès, à l'issue duquel le long métrage est jugé "blasphématoire" et interdit temporairement en Egypte, jusqu'en mars 1995. Ironie, L'Emigré sera le plus grand succès de Chahine en Egypte, avec ses 2 millions d'entrées. Un succès presque égalé par son film suivant, Le Destin (1997), un péplum philosophique sur le grand humaniste musulman Averroès et une réponse réjouissante aux intégristes.
Suivront L'Autre (1999), déclaration de guerre à la mondialisation via l'histoire de deux amants séparés par leurs entourages corrompus et fondamentalistes, et Silence… on tourne (2001), où il exalte l'Egypte d'antan, ses villas et ses divas, son cinéma populaire avec chanteuse, gigolo, carton pâte et happy end. Féru d'arabesque et de divertissement subversif, Chahine mena de pair un cinéma du "moi" romantique, une quête d'un cosmopolitisme heureux, un mélange de fascination pour Hollywood et une méfiance de l'Amérique, une haine de tous les fanatismes.
ARTICLE : 25 janvier 1926 Naissance à Alexandrie (Egypte) 1950 Premier film, "Bapâ Amîne" 1969 "La Terre" 1977 Opération à cœur ouvert 1978 "Alexandrie pourquoi?" 1982 "La Mémoire" 1990 "Alexandrie encore et toujours" 2004 "Alexandrie… New York" 27juillet 2008 Mort, dans la banlieue du Caire
Jean-Luc Douin
LE MONDE | 21.07.08 | 16h TOKYO CORRESPONDANCE
Il a fallu quatre ans à Hayao Miyazaki, maître japonais de l'animation, auteur du Voyage de Chihiro (2002), pour réaliser son dixième film, Ponyo sur la falaise, sorti samedi 19 juillet sur les écrans nippons. Miyazaki est une star nationale et ce film, annoncé depuis des mois par des publicités, est un événement.
Ponyo sur la falaise s'inspire de La Petite Sirène, d'Andersen. "Le cadre de l'histoire est devenu le Japon moderne. Les éléments chrétiens ont été supprimés", précise le réalisateur. Le conte raconte l'histoire de Ponyo, adorable créature aquatique au visage humain, sauvée par un petit garçon de 5 ans, Sôsuke. Forcée de regagner le fond des océans, Ponyo rêve de devenir humaine pour vivre avec son sauveur. "Je voulais utiliser la mer depuis longtemps, mais dessiner des vagues est un défi vraiment difficile", expliquait le cinéaste, en 2007, dans un documentaire diffusé sur NHK. Cet univers a donné lieu à une importante rupture de style. Dès le début de la production, M. Miyazaki prend conscience, au cours d'une observation des oeuvres des préraphaélites anglais à la Tate Modern de Londres, de la limite atteinte dans la densité des détails de ses images. "J'ai compris que je faisais la même chose que ces peintres, mais en moins bien."
PRÉOCCUPATION ÉCOLOGIQUE
Les 170 000 planches du film sont dessinées à la main, comme toujours, par le cinéaste aidé de soixante-dix assistants. En quête de simplicité, le réalisateur dessine pour la première fois au pastel sec, évite les détails tels que les ombres et reflets de lumière, donnant au film une image douce, naïve et poétique. La nouveauté n'exclut pas la récurrence de certains thèmes chers au réalisateur. Fujimoto, le père de Ponyo, vit dans le fond des océans depuis qu'il a quitté la société des hommes, dont il ne supportait plus l'irrespect pour l'environnement - la préoccupation écologique traverse la plupart des films de Miyazaki. Récompensé par un Oscar en 2003 et un Lion d'or à Venise en 2005, le réalisateur explique qu'il s'est cette fois "attaché à créer un univers accessible à un enfant de 5 ans. A cet âge, on ne raisonne pas, mais on ressent instinctivement la vraie nature du monde". Il se défend d'avoir voulu faire passer un message. "Cela ne m'intéresse pas." Ponyo sur la falaise, attendu en France en avril 2009, pourrait être le dernier film de Miyazaki. Agé de 67 ans, il reconnaît une santé déclinante et des difficultés grandissantes à mener de tels projets.
Philippe Mesmer
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