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Titre du blog : Les Amis de l'ALHAMBRA
Auteur : leblogdesamis
Date de création : 08-08-2008
 
posté le 16-06-2010 à 17:06:19

"MERCI UTOPIA !"

Pour les quelques uns qui seraient passés à côté de cet événement majeur de la vie politique et culturelle française…

 

Apprenant l'agression de l'armée israélienne contre les navires pacifistes qui voguaient vers Gaza au moment du bouclage de leur programme, les cinémas Utopia ont tenté de réagir, à leur niveau, en reportant la programmation d'un "joli petit film" israélien A cinq heures de Paris et en proposant à la place des séances du film Rachel (de l'israélienne Simone Bitton, sur le destin tragique de Rachel Corrie qui a donné son nom à l'un des navires de la flotille).

 

Aussitôt, hurlements indignés de la plupart des éditorialistes de la presse française, intervention du Ministre de la Culture (pourquoi pas) et du Maire de Paris (?) pour condamner un infâme et inacceptable acte de censure… d'un film qui sera visible dans 80 salles en France, y compris à l'Alhambra, y compris mais un peu plus tard dans les salles Utopia.

 

Beaucoup plus discrètes, les réactions de soutien à cette initiative, dont cette lettre signée de réalisateurs et de responsables culturels israéliens (parmi lesquels l'auteur d'Ajami, récemment programmé).

 

Voilà le site israélien sur lequel on peut lire le texte en hébreu et traduit en suivant.... et ci-dessous la traduction en français.

http://wp.me/pSHB5-hCr

Merci Utopia !

Nous soussignés, citoyens israéliens, cinéastes, enseignants et ouvriers de la culture, nous souhaitons remercier le circuit des salles Utopia pour leur décision de décaler la programmation du film israélien “A 5 heures de Paris” et de programmer le film “Rachel” en réaction à l’attaque menée par l’armée israélienne sur la flottille de la Liberté. “Rachel”, de la cinéaste marocaine-israélienne-française Simone Bitton, raconte l’histoire de Rachel Corrie, une militante américaine de 23 ans écrasée par un bulldozer de l’armée israélienne alors qu’elle se posait en bouclier humain pour les habitants de Gaza. Un des bateaux de la flottille “Free Gaza” repoussée par les bulldozers israéliens portait le nom de Rachel Corrie. La décision du réseau Utopia a été prise au moment où le bateau “Rachel Corrie” faisait route vers la Bande de Gaza sous blocus et alors que la comédie sentimentale “A 5 heures de Paris” sort dans 50 salles à travers la France.

Nous voyons dans la décision d’Utopia la continuation d’une longue tradition de programmation de films israéliens et palestiniens et d’un engagement profond aux côtés de la culture, des spectateurs et des cinéastes. C’est à la lumière de cet engagement qu'Utopia a modifié son programme et a proposé à ses spectateurs de connaître en profondeur la réalité à Gaza – à travers les yeux d’une cinéaste israélienne. Il ne s’agit pas de censure. Personne n’appelle au boycott des artistes israéliens. Il s'agit d'un acte de solidarité citoyenne, solidarité avec les civils palestiniens de Gaza, avec les membres du mouvement international de solidarité et avec des citoyens israéliens comme nous, qui aspirent à une vie fondée sur l’égalité et la justice en Israël-Palestine.

Malheureusement, la machine de propagande israélienne utilise également la création artistique, y compris le cinéma, pour donner d'Israël l’image d’un Etat démocratique et éclairé, afin de camoufler des crimes de guerre, la ségrégation, l’occupation et la répression.
L'establishment israélien inaugure des campagnes de “repositionnement” publicitaire et des opérations d'image de marque en collaboration avec le ministère des affaires étrangères et celui de la culture, alors qu'en Israël, la ministre de la culture répète que "le cinéma israélien prouve à chaque fois que la culture est la meilleure ambassadrice de l’Etat”. La même ministre s'en prend violemment et publiquement à toute critique de l’occupation et de l'apartheid, que celle-ci soit exprimée par des artistes citoyens israéliens ou étrangers.

Le gouvernent israélien emploie un appareil de terreur et de censure contre toute possibilité d’expression artistique palestinienne libre. Cet appareil persécute des artistes et des intellectuels palestiniens, empêche des projections de films, des conférences académiques et des évènements culturels. Et interdit l’entrée sur le territoire aux artistes et intellectuels internationaux qui souhaitent exprimer leur solidarité avec les opprimés.

Nous refusons de faire partie de cette machine bien huilée de propagande, nous refusons de prendre part au camouflage de l'occupation et de la répression et de contribuer à la création d’une image de “démocratie éclairée”. Nous refusons toute tentative de transformer le persécuteur en persécuté, et l’agresseur en agressé – que ce soit dans les eaux internationales ou dans le monde de la culture.

Nous sommes heureux que les gens d’Utopia soient nos alliés et partenaires dans notre combat pour l’égalité et la justice.

Merci Utopia !

Premiers Signataires :

Hannan ABU-HUSSEIN, artiste visuel

Udi ALONI, réalisateur

Ariella AZOULAY, cinéaste et essayiste

Mohammad BAKRI, réalisateur et comédien

Saleh BAKRI, comédien

Daphna BARAM, écrivaine

Yael BERDA, sociologue, poète

Tamar BERGER, écrivaine

Haim BRESHEETH, cinéaste et universitaire

Amit BREUER, productrice

Shai CARMELI POLLAK, réalisateur

Sami Shalom CHETRIT, cinéaste, écrivain, poète

Scandar COPTI, réalisateur

Yasmeen DAHER, poète

Anat EVEN, réalisatrice

Jack FABER, artiste visuel

Avner FAINGULERNT, réalisateur, directeur de l'école de cinéma Sapir à Sderot

Yael FREIDMAN, enseignante en cinéma

Gali GOLD, universitaire, programmatrice de cinéma

Natalie HAZIZA, réalisatrice

Ala HLEHEL, écrivain et scénariste

Avi HERSHKOVITZ, réalisateur

Rachel Leah JONES, réalisatrice

Hagit KEYSAR, artiste visuelle

Makram KHOURY, comédien, metteur en scène

Yael LERER, éditrice, éditions Andalus

Aim Deuelle LUSKI, universitaire, artiste visuelle

Yosefa LOSHITZKY, universitaire,

Juliano MER-KHAMIS, cinéaste, metteur en scène, comédien

Erez MILER, artiste visuel

Ruchama MARTON, présidente de PHR

Rela MAZALI, écrivaine

Amal MURKUS, chanteuse

Dorit NAAMAN, universitaire, vidéaste

Idit NATHAN, artiste visuelle

Judd NE'EMAN, réalisateur, lauréat du Prix Israël du Cinéma

Ofer NEIMAN, universitaire

Ilan PAPPE, historien

Erez PERI, directeur du Festival des Films de Sud à Sderot

Zmira RON, metteur en scène

Oz SHELACH, écrivain

Eyal SIVAN, réalisateur

Renee SIVAN, muséologue

Mati SHEMOELOF, poète

Amir TERKEL, cinéaste

Eran TORBINER, réalisateur

Einat WEIZMAN, comédienne