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Titre du blog : Les Amis de l'ALHAMBRA
Auteur : leblogdesamis
Date de création : 08-08-2008
 
posté le 27-02-2010 à 06:59:34

WELCOME, LE PROPHETE

« Welcome » contre « Un prophète » ! Vingt césars et une pluie d'espoirs

samedi 27.02.2010, 05:05 - La Voix du Nord

 

PAR PHILIPPE LAGOUCHE (plagouche@lavoixdunord.f)

PHOTO ARCHIVES MAX ROSEREAU

 

 Vincent Lindon et Philippe Lioret sur un des plateaux de 
«Welcome», tourné à Calais, Sangatte, Roubaix, Tourcoing...
Vincent Lindon et Philippe Lioret sur un des plateaux de «Welcome», tourné à Calais, Sangatte, Roubaix, Tourcoing...

|  CINÉMA |

Et le meilleur acteur est... Daniel Auteuil. Formidable ! Sauf que le nom de ce dernier fait étrangement défaut cette année. Pas même cité alors que sa composition dans Je l'aimais de Zabou Breitman compte parmi les plus complexes de sa carrière.

 

Un mystère supplémentaire, une aberration de plus, incitant à prendre quelque recul par rapport à cette cérémonie des césars qui, pour la trente-cinquième année consécutive, s'invite en fanfare un samedi soir à la télévision, sur Canal + en l'occurrence.

 

Sans pour autant militer pour la création d'un césar de la comédie, il est permis de déplorer l'absence dans le peloton de tête du Petit Nicolas qui, non content de rassembler cinq millions et demi de spectateurs, peut se targuer d'être un film de qualité. À quoi bon également s'indigner que Jean Dujardin en OSS 117, Firmine Richard dans La Première Étoile, Isabelle Huppert dans Villa Amalia et Rien de personnel, le premier film long métrage de Mathias Gokalp soient également privés de dessert ?

 

Pour l'heure, c'est Jacques Audiard qui porte la casquette de grand favori, fort de treize trophées potentiels sur les vingt mis à la disposition d'une centaine d'artistes et artisans en lice et endimanchés.

 

Quatre ans après les huit statuettes récoltées pour De battre mon coeur s'est arrêté, Audiard junior remet le couvert avec Un prophète qui se prépare à traverser l'Atlantique en vue de la cérémonie des oscars.

 

Partant du principe que les favoris présentent une fâcheuse tendance à essuyer de cinglants revers - La Môme, Les Choristes , Indigènes naguère, Mesrine l'an passé - Jacques Audiard doit aujourd'hui flotter dans ses petits souliers. Car l'on verrait bien - bannière humaniste fièrement brandie, bonne conscience en bandoulière - le Welcome, de Philippe Lioret imposer sa loi, histoire encore de flanquer la jaunisse au ministre Éric Besson, loin de partager son empathie à l'égard des migrants clandestins.

 

Dix nominations pour Welcome, le film de Philippe Lioret tourné dans la jungle de Sangatte, soit une de moins que celles qu'arboreÀ l'origine, tourné près de Cambrai par Xavier Giannoli. Deux films empruntant la voie sociale, implantés dans la région.

 

En lice encore, deux autres réalisateurs, Lucas Belvaux et Rado Mihaileanu tandis que versant film s'ajoutent les oeuvres d'Alain Resnais et Jean-Paul Lilienfeld.

 

Pas mal de comédiennes encore cette année et une joute, annoncée serrée, entre Dominique Blanc (très appréciée), Isabelle Adjani, Sandrine Kiberlain et Kristin Scott-Thomas, vers laquelle va notre préférence au regard surtout de ce qu'elle a donné dans Partir, le beau film de Catherine Corsini.

Enfin Poelvoorde ?

 

De l'autre côté, Vincent Lindon tient haut la rampe malgré les deux nominations de François Cluzet. Quant à Yvan Attal, il mériterait de se le voir décerner tant son talent éclate dans Partir et Les Regrets autant que dans Rapt.

 

Que dire encore, sinon que Benoît Poelvoorde mériterait ENFIN de voir unanimement saluées sa sensibilité et son érudition, rangées au service d'un second rôle magnifiquement écrit par Anne Fontaine dans Coco avant Chanel. Et que Florence Loiret-Caille et Vincent Rottiers ont depuis longtemps dépassé ce stade d'espoir qui pourtant ce soir leur est conféré.

Marion Cotillard d'abord, Valérie Lemercier et Gad Elmaleh ensuite, Harrison Ford enfin, les vedettes sont appelées à se succéder au fil d'une soirée (interminable sans doute) qui ne manquera pas de rendre hommage aux chers disparus et à Éric Rohmer en particulier. Quant aux intermittents, ils ne se sont pas encore manifestés. Reste la question cruciale : Dany Boon sera-t-il en mesure d'abandonner le tournage de Rien à déclarer pour participer à la grande fiesta familiale du cinéma français ? •