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Titre du blog : Les Amis de l'ALHAMBRA
Auteur : leblogdesamis
Date de création : 08-08-2008
 
posté le 16-02-2010 à 21:25:14

ahhhhhhhh une bonne nouvelle

Avignon : le cinéma Utopia relaxé dans l'affaire d'antisémitisme

Publié le mardi 16 février 2010 à 14H37

Le tribunal correctionnel a jugé "nulles et irrecevables" les actions intentées contre M.Guivarch

Hier, en début d\'après-midi, c\'était la foule des grands jours à l\'entrée du tribunal correctionnel. Sur la photo , Patrick Guivarch avec son avocat, Maître Lévy.'

On avait rarement vu ça à l'entrée du tribunal correctionnel d'Avignon. Il est 14 heures, hier. Une centaine de personnes, étudiants ou retraités, font la queue comme devant leur cinéma préféré. Sauf que là, précisément, ce n'est plus du cinéma. Patrick Guivarch, gérant de la SARL "Les films du potager" (qui dirige Utopia Avignon), comparaît. L'association culturelle juive des Alpilles (ACJA) l'attaque, notamment, pour incitation à la discrimination raciale et injures publiques.

En cause, des phrases parues dans le programme d'Utopia à l'été 2009 pour présenter un film palestinien, "Le temps qu'il reste". Pointées du doigt, plusieurs expressions dont "milices juives" et "lobotomisation sioniste". A l'origine, également, de cette présence devant un tribunal, un trait d'humour capillaire paru dans un autre numéro du programme, qui moque les juifs orthodoxes et leurs "scoubidous ridicules".

Prescription
La salle d'audience étant trop petite pour accueillir l'auditoire, tout ce petit monde se retrouve dans la salle des Assises. "Utopia aurait donc commis un crime?" ironise un monsieur narquois. Pour la défense, Maître Thierry Lévy rappelle que "le film a été programmé sans susciter aucune réaction". Et c'est donc l'article de Yann Moix paru dans "Le Figaro ("Une "utopie" pourrie", 10août 2009) qui aura, par ricochets, mis le feu aux poudres.

Point par point, Maître Lévy insiste sur ce qui relève de l'irrecevabilité et de l'exception de nullité: la prescription de l'action intentée (elle le fut au-delà des trois mois requis) la non habilitation de l'Association Culturelle Juive des Alpilles (ACJA), dans ses statuts, à combattre le racisme et l'antisémitisme ou encore le fait qu'une telle action en justice est possible si un ou plusieurs membres de l'association sont directement visés.

Et Maître Levy d'enfoncer le clou: "C'est une manière inquiétante de faire du droit. On pense pouvoir s'exprimer à travers des émotions non maîtrisées". Pour la partie civile, Maître Michelle Victor convient que "l'ACJA n'est pas la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme)" mais note que c'est "une association culturelle loi 1901 qui a une capacité juridique d'aller en justice dans le cadre de l'intérêt de ses membres".

Lesquels membres auraient, pour certains, subi un préjudice eu égard à leur religion. Au final, sous des applaudissements nourris, le président Gouzenne déclare nulles et irrecevables les actions intentées par cette association. Quelques secondes plus tard, Patrick Guivarch confie: "Ça va un peu mieux. Mais j'ai quand même une petite amertume sur le fait que ce débat là se fasse au tribunal plutôt que sur la place publique".

 

Fabien BONNIEUX