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Titre du blog : Les Amis de l'ALHAMBRA
Auteur : leblogdesamis
Date de création : 08-08-2008
 
posté le 10-08-2009 à 22:53:14

Amitié Calaisis Palestine

 

L'Alhambra consacrera la soirée du 16 octobre prochain à l'Association

Amitié calaisis Palestine,

 

D'ici là, vous pouvez peut être aider Amira...

 

 

 

Amira, 15 ans, blessée par la guerre à Gaza et sauvée à Calais


 

Le docteur Abarqawi, chirurgien de l'hôpital, est allé opérer en janvier dans un hôpital de Gaza. Il y a rencontré une jeune patiente, Amira, gravement blessée. Elle est arrivée à Calais pour une nouvelle intervention

Amira a 15 ans. Derrière ses yeux marrons juvéniles, des images de guerre, de violence. De mort aussi, celle de sa soeur, de son père et de son frère.

 

La jeune fille arrive de Palestine via la Norvège. La guerre a détruit une partie de ses racines ainsi que sa maison d'un quartier de Gaza Ville en janvier dernier. Bilan : des blessures psychologiques et une très méchante fracture ouverte à la cheville droite. Durant trois jours, elle est restée sans soins, puis elle s'est traînée en marchant sur les mains dans une maison voisine à plus de 500 mètres. Elle se réfugie chez un journaliste et s'excuse d'emblée pour cette entrée presque en infraction. Son hôte la découvre blessée, assoiffée et comprend l'urgence de la situation. Amira est conduite dans un hôpital où le docteur Abarqawi, chirurgien du centre hospitalier de Calais, est allé opérer bénévolement. L'opération chirurgicale est une double urgence : problème de fracture et problème d'infection. Les cicatrices psychologiques seront peut-être plus longues à soigner que les conséquences traumatiques de la blessure.
Avec cette rencontre, Amira est déjà une sorte de miraculée. Un autre événement complète cette rencontre : Amira a quitté son pays, dûment munie d'un visa lui permettant d'arriver en France. Elle est arrivée en France mercredi, elle était à Lille ce week-end. Et à Calais depuis dimanche après-midi. Le docteur Abarqawi a pu revoir hier sa jeune patiente, elle devrait entrer à l'hôpital aujourd'hui et passer en salle d'opération demain.
Amira ne parle ni le français ni l'anglais. Elle est accompagnée par sa tante qui ne parle elle aussi que l'arabe.

Se rétablir avant
le retour au pays

« Dès que j'ai vu Amira dans cet hôpital de Gaza, je m'étais dit qu'il serait bien que je puisse la revoir, résume le chirurgien. Comme tous ces enfants, victimes de la guerre, blessés dans leur sang et dans leur chair. Mais il est très difficile de pouvoir les faire sortir pour les soigner à l'étranger, pour des raisons diplomatiques et politiques. Parce que ce n'est pas bon de laisser voir de si jeunes victimes des combats. » Pourtant, Amira a pu franchir les frontières et être prise en charge par une association humanitaire et médicale, PalMed. Dont les membres connaissaient l'engagement du praticien.
« Le départ d'Amira, qui signifie "princesse", s'est fait dans la précipitation, confirme Françoise Lurot, présidente de l'association Amitiés Calaisis Palestine. Pour l'anecdote, elle a fait route jusqu'en Norvège avec une équipe de football. » À Calais, Amira et sa tante ont été hébergées dans un hôtel réglé par l'association locale, avant d'être prises en charge dans une famille d'accueil. «  Famille qui, elle, parle arabe », complète la présidente de l'association, dont le docteur Abarqawi est le vice-président.
Dans quelles conditions matérielles pourra se dérouler l'opération d'Amira ? Cette question-là n'est pas encore résolue. Les prises en charge de la Sécu ne s'appliquent pas en pareil cas. Mais le chirurgien est confiant, et l'intervention se fera. « Une première intervention », ajoute-t-il puisque d'autres soins seront encore nécessaires pour la jeune fille. D'abord, il va falloir regarder l'état de la cheville de l'adolescente puisqu'elle n'a plus reçu aucun soin depuis la mi-janvier. Ensuite, il y a une rééducation du membre à rattraper. Et une indispensable rééducation... qui pourrait se faire peut-être à Berck. « Là-bas, chez elle, rien n'est possible. Il n'y a pas de rééducation et le matériel médical n'arrive pas à Gaza, il est stoppé bien avant. » Le visa d'Amira et de sa tante expirera bien avant le rétablissement de la jeune fille. Qui n'aspire qu'à une chose : rentrer chez elle, retrouver ses racines. Et le reste de sa famille.

Laurent GEUMETZ


« Nous sommes dans l'action concrète, sur le terrain. » Françoise Lurot, la présidente de l'association Amitié Calaisis Palestine, suit depuis des mois le cas de la jeune Amira. « Aujourd'hui, elle est à Calais, avec nous, elle est notre priorité, mais il y a encore beaucoup d'autres enfants dans ce cas. » Des centaines ? « Non, plutôt des milliers », estime le docteur Abarqawi, chirurgien et vice-président de l'association.
« Notre travail est d'abord un travail d'information sur ce qui se passe vraiment au sein de ces territoires , complète Françoise Lurot. Nous avons aussi comme but, au sein de l'association, d'aider les populations en envoyant du matériel médical. » Pour soutenir l'association, les dons sont les bienvenus.
* Contact : Association Amitié Calaisis Palestine, 06.71.16.95.92. Adresse mèl : fralurot@orange.fr

Amira veut vivre sa vie à Gaza. C'est une adolescente comme on en rencontre à tous les coins de rue. Des béquilles qui peuvent laisser croire à un banal accident. Un vrai sourire d'enfant, qui ne comprend pas un seul mot de français mais qui réagit toujours lorsque l'on prononce son prénom. Amira, une petite princesse de 15 ans que le destin a déjà beaucoup éprouvé. Elle est l'un des rares enfants - avec un autre jeune blessé pris en charge à Necker pour des troubles neurologiques - à avoir pu arriver en France. A Calais, elle retrouve le chirurgien qui l'a déjà opérée une fois dans un hôpital de Gaza. Et elle s'en voudrait presque d'avoir pu arriver ici en laissant derrière elle sa famille. Elle a hâte de retourner là-bas, à Gaza. Tout en ouvrant de grands yeux devant un escalator - inexistant dans cette partie du monde -, elle porte un regard d'enfant sur les vitrines des magasins et déjà une froide lucidité sur l'avenir.
« Je veux retourner chez moi, je veux retrouver mes racines et ma famille, insiste-t-elle.
Mais je sais aussi ce qui va se passer : en janvier, le quartier où j'habitais, à Gaza Ville, a été détruit par les combats. J'ai perdu des membres de ma famille, j'ai été gravement blessée, restant trois jours sans soins. Tout va être reconstruit. Pour être à nouveau détruit
... » Pas de quoi entamer sa détermination. Elle a déjà reçu des propositions d'adoption. Alléchantes. Mais elle y a opposé un refus poli mais définitif. Sa place, elle se trouve toujours à Gaza. Elle y a sa place, ses racines et un avenir. Amira a 15 ans, comment s'imagine-t-elle à 30 ans ? « Tout simplement à même de protéger mes enfants », glisse-t-elle avec une sincérité candide.
Avec des yeux qui parlent pour elle, qui en ont déjà trop vu mais dans lesquels vit une énorme lueur d'espoir.

L.G.