PAR BRUNO MALLET
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Des pétitions en ligne, tout plein d'amis sur Facebook, et tout plein de gens dans le hall de L'Alhambra... Le cinéma de centre-ville, placé en redressement judiciaire jeudi dernier, peut compter sur ses amis. Hier, ils s'étaient donné rendez-vous en début d'après-midi dans le hall du cinéma, pour faire nombre, pour faire corps autour de leur cinéma, que pas un instant ils n'imaginent perdre.
« Depuis quinze jours, il y a énormément d'initiatives, de messages de sympathie. Je contemple tout cela, un peu béat et très heureux », soupire Arnaud Clappier, gérant du cinéma. Hier, environ 2 000 personnes avaient signé les pétitions, celle sur papier, qui circule un peu partout dans la ville, et celle sur internet, où certains ont laissé de beaux messages (lire ci-dessous). « Et il y a même un gars qui a ouvert un groupe de soutien sur Facebook, qui a recueilli 800 amis », sourit Arnaud Clappier.
Et hier, à l'initiative de Véronique Boutin et de l'association des Amis de L'Alhambra, des centaines de Calaisiens se sont retrouvés rue Jean-Jaurès. Pour acheter un carnet de tickets, pour voir un film, boire un café ou simplement pour discuter des meilleurs moyens de continuer l'aventure. Parmi les visiteurs, notons la présence de Philippe Blet, président de la CAC, et d'Antoine Deguines, qui s'est engouffré dans une salle voir Slumdog Millionaire. D'autres, plus anonymes, étaient là par hasard : « On ne savait pas que le cinéma allait mal, disent Cécile et Stéphane, surpris de voir autant de monde. On vient à L'Alhambra parce qu'ici les films commencent à l'heure, ça coûte moins cher, et on a moins l'impression d'entrer dans une usine. Si L'Alhambra n'était plus là, il nous manquerait et manquerait à Calais. » •