Depuis trente et un ans, le festival de cinéma de Douarnenez entend promouvoir «la langue et la culture bretonne», et surtout, plus engageant, mettre en vitrine des cinématographies dites minoritaires.
L’histoire de ce port de pêche du Sud-Finistère est intimement liée aux luttes sociales et politiques. Douarnenez fut en 1921 la première commune communiste de France et connut en 1925 une longue et mémorable grève des ouvrières des conserveries. Cette année, la mairie est passée à droite mais la fibre militante et associative reste très vive.
En 2007, le festival, intitulé «Portraits de colonisés», s’intéressa aux sociétés coloniales, y incluant plus ou moins explicitement la Bretagne, ce qui provoqua quelques débats houleux. Cette année, c’est le Liban qui est à l’honneur. Un pays abritant plus de 17 confessions, ce qui génère les tensions politiques et belliqueuses que l’on sait, mais aussi un grouillement culturel intense.
Quelque 70 films, fictions et documentaires seront projetés durant une semaine, et des débats permettront aux festivaliers d’échanger et de s’interroger sur les enjeux régionaux au Proche-Orient.
Parmi le grand nombre de réalisateurs libanais qui ont fait le déplacement, on peut citer Maher Abi-Samra qui présentera Juste une odeur et Femmes du Hezbollah ainsi que Rania Stephan avec Liban-guerre ou Smoke on the Water. L’écrivain François Maspéro sera aussi l’un des invités du festival et aura carte blanche pour présenter et évoquer des documentaires qui lui sont chers. Certaines séances sont réservées aux plus jeunes sur le thème des «Mille et Une Nuits».
Enfin, un concert de clôture aura lieu le 23 août, place de la Poste avec, entre autres, le trio libanais Ibrahim Maalouf.
Douarnenez (29). Du 16 au 23 août. Rens. : 02 98 92 35 78 ou www.festival-douarnez.com