Critikat Editorial - août 2008
Pékin 2008 : suite et
fin !, par
Matthieu
SantelliLes Jeux Olympiques de Pékin ont donc commencé, et
la cérémonie d’ouverture fut à la hauteur des espérances : grandiose,
flamboyante et imposante. À l’image que la Chine souhaite renvoyer d’elle en
somme, celle d’une superpuissance économique et culturelle en marche que rien ne
peut arrêter. Zhang Yimou était le metteur en scène tout désigné pour déployer à
la face du monde toute cette grandeur éblouissante, c’était déjà le sujet de son
film
Hero, où tous les moyens artistiques et technologiques
étaient mis en œuvre pour justifier l’unité du pays et son intérêt patriotique.
Pour ceux qui se souviennent des premiers films de l’acteur-réalisateur avec son
ex-compagne Gong Li, alors toujours en lutte contre la censure, c’est une bien
curieuse évolution de le voir aujourd’hui devenir le cinéaste officiel de la
cause gouvernementale. Comme si le ralliement à la toute-puissance chinoise
suffisait à faire baisser toutes les gardes idéologiques et les résistances
artistiques, tel un rouleau compresseur auquel personne ne peut résister comme
tentent de le prouver toutes les médailles d’or qui s’empilent déjà à leur
palmarès sportif. Espérons qu’il restera quelqu’un pour en filmer le revers…