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Titre du blog : Les Amis de l'ALHAMBRA
Auteur : leblogdesamis
Date de création : 08-08-2008
 
posté le 05-02-2011 à 23:42:27

Maria Schneider

Inoubliable aux côtés de Marlon Brando dans Le Dernier Tango à Paris, de Bernardo Bertolucci, Maria Schneider s'est éteinte jeudi 3 février à Paris, à l'âge de 58 ans.

 

Née en 1952 d'une mère mannequin d'origine roumaine, dont elle a pris le patronyme, et de l'acteur Daniel Gélin, qui n'a fait que la croiser sans jamais la reconnaître, Maria Schneider a succombé "aux suites d'une longue maladie" selon la formule choisie par la famille.

 

La jeune fille à la voix rauque qu'elle était en 1972 entre les mains de Brando et sous l'œil de Bertolucci s'est retrouvée figée en icône de la révolution sexuelle, et prisonnière pour longtemps du scandale qu'elle avait déclenché, au point d'en faire oublier son passage de garçonne dans Profession Reporter, de Michelangelo Antonioni, avec Jack Nicholson, et ses traversées cinématographiques en compagnie de Jacques Rivette (Merry Go-Round), Luigi Comencini (L'Imposteur), René Clément (La Baby-Sitter), Werner Schroeter, Philippe Garrel, Daniel Duval (La Dérobade), Enki Bilal ou Josiane Balasko, la dernière à l'avoir appelée sur un plateau, pour Cliente, en 2009.

 

Elle se cherche, peint un peu, vient de passer deux ans chez Brigitte Bardot qui l'hébergeait quand elle passe les essais pour Le Tango : c'est en voyant une photo d'elle avec Dominique Sanda que Bertolucci eut l'idée de la confronter à Brando qui sort tout juste du Parrain.

C'est ainsi que Maria fait ses débuts au cinéma, dans le rôle de Jeanne, une jeune fille qui vit une passion torride de quelques jours avec un veuf américain de passage à Paris, dans un appartement, près du Pont de Bir-Hakeim.

"J'étais jeune, innocente, je ne comprenais pas ce que je faisais. Aujourd'hui, je refuserais. Tout ce tapage autour de moi m'a déboussolée", confiait-elle dix ans plus tard.

Elle avouait alors avoir "perdu sept ans de (sa) vie" entre cocaïne, héroïne et dégoût de soi, à repousser des rôles directement inspirés de celui de Jeanne.

Plus tard, l'actrice ayant enfin pris ses distances avec les rigueurs d'une célébrité trop rapide et trop tapageuse, admettait : "Maintenant cette histoire fait partie de ma vie, ce film m'a apporté une reconnaissance internationale et je ne l'oublierai pas".

 

Maria Schneider regrettait surtout l'absence de beaux rôles féminins, passée la quarantaine, observant que "les hommes ont un choix qu'on ne donne pas aux femmes".

Saluant sa mémoire, le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, qui l'avait récemment faite chevalier des Arts et des lettres a prédit qu'elle "restera une image singulièrement forte de la femme d'aujourd'hui, l'un de ces relais vivants et tangibles de la liberté des femmes toujours à reconquérir".

 

Toute sa filmographie sur Wikipedia.